Article 18 : Conseil prénuptial et conjugal : Quels sont les rêves et les objectifs de chacun de vous ?
- Marya Sirous
- 2 avr.
- 4 min de lecture
Article 18 : Conseil prénuptial et conjugal : Quels sont les rêves et les objectifs de chacun de vous ?
Citation d’introduction :
« Le couple le plus solide n’est pas celui qui se ressemble, mais celui qui se comprend profondément. »
— Jacques Salomé
Introduction
Dans les débuts d’une relation, les différences peuvent sembler charmantes, enrichissantes, voire attirantes. Mais avec le temps, ces différences peuvent devenir des obstacles invisibles si elles masquent des rêves de vie trop éloignés.
Le conseil prénuptial et conjugal invite à se poser une question essentielle :
Vos rêves et vos objectifs vont-ils dans la même direction, ou risquent-ils de vous séparer à terme ?
Souvent, l’un admire une qualité chez l’autre sans se rendre compte que cette qualité reflète un choix de vie différent. Et lorsque le quotidien s’installe, ce qui était séduisant devient difficile à supporter. Si ces désalignements ne sont pas clarifiés à temps, ils conduisent à des sacrifices mal vécus et à une usure silencieuse du lien.
Étude de cas : Kim et John
Kim et John se sont rencontrés, sont tombés amoureux et se sont mariés en l’espace d’un mois. Kim a été séduite par le calme et la stabilité de John.John, quant à lui, a été charmé par le dynamisme et le charisme social de Kim, ce qui lui manquait profondément dans sa propre vie.
Sept ans plus tard, ils viennent me voir :
John : « Je ne suis pas antisocial, mais c’est trop. Tous les soirs, soit on est invités, soit on reçoit du monde. »
Kim : « Je n’ai pas changé. J’ai toujours été comme ça. Le problème, c’est que John ne m’aime plus. »
Quand je leur demande quels sont leurs rêves, la fracture apparaît :
John rêve d’une vie calme et familiale, avec du temps partagé à la maison, des soirées douces, des barbecues entre amis — et surtout, il souhaite avoir des enfants.
Kim refuse encore l’idée d’enfants. Son rêve est de faire carrière en politique, ce qui exige d’être vue, d’être présente, de tisser un réseau.
« Si je veux réussir, dit-elle, je dois être la femme parfaite. Une maison parfaite. Un couple modèle. Pas parce que j’en ai envie, mais parce que je n’ai pas d’héritage politique. Je dois le construire. »
Elle ajoute :
« Je suis heureuse d’être une femme. Mais il faut être femme, mais pas trop. Belle, mais pas trop. Mère, mais pas trop. Brillante, mais pas trop. C’est exténuant. »
Ce qui les avait attirés l’un vers l’autre était en réalité la manifestation de chemins de vie opposés.
Après plusieurs séances, ils acceptent une négociation consciente :
Kim accepte d’avoir des enfants
John prend en charge la majorité des tâches domestiques
Kim gère seule la majorité des soirées professionnelles
John choisit s’il souhaite participer ou non
Un week-end par mois est consacré à leur couple
Une semaine de vacances par an sans téléphone ni internet
Cinq ans après, je reçois un email de John, accompagné d’une photo : Kim, désormais maire de sa ville, leurs trois enfants… et un chien heureux.
Le conseil prénuptial et conjugal leur a permis de s’aligner non pas sur leurs caractères, mais sur leurs visions de vie.
Étude de cas : Leïla et Maxime
Leïla est d’origine tunisienne, graphiste indépendante. Maxime est professeur d’histoire en lycée. Ils vivent ensemble depuis quatre ans, et s’aiment profondément. Mais depuis un an, Leïla commence à douter.
« J’ai envie de partir à l’étranger, de monter ma galerie, de vivre une vie plus libre. Maxime est adorable, mais il veut acheter une maison ici et fonder une famille. »
Maxime, lui, ne comprend pas :
« On est bien. Pourquoi vouloir tout changer ? Je l’aime, mais je me sens mis de côté dans ses projets. »
En séance, il devient évident que Leïla cherche l’expression de soi et la création, tandis que Maxime cherche la stabilité et la transmission.
Ils ne sont pas incompatibles. Mais ils doivent créer une vision commune.
Ils finissent par poser un cadre d’évolution :
Un départ de six mois à Barcelone pour Leïla, avec un retour prévu
Maxime reste en France mais la soutient à distance
Ils se retrouvent tous les deux mois, puis réévaluent leur vision après l’expérience
Un an plus tard, ils ont décidé ensemble… de déménager tous les deux à Lisbonne, où Maxime enseigne dans une école française, et Leïla a ouvert sa première exposition.
Le conseil prénuptial et conjugal leur a permis de transformer la peur du choix en opportunité de construction partagée.
Analyse psychologique : le piège des attirances inversées
Il est courant que ce qui nous attire chez l’autre soit précisément ce que nous ne possédons pas…Mais cela ne signifie pas toujours que nous pouvons vivre avec.
L’autre incarne parfois un rêve inaccessible ou un fantasme. Mais si nos projets de vie sont trop éloignés, l’un des deux finira par s’effacer, se frustrer ou se sacrifier.
Le conseil prénuptial et conjugal permet de détecter ces décalages dès le départ, avant que l’amour ne se transforme en reproche.
Pratiques concrètes à faire en couple
Écrivez vos rêves à 10 ans: Où vous voyez-vous ? Avec qui ? Dans quel métier, quel lieu, quelle ambiance de vie ?
Partagez vos “non négociables” : Enfants ? Carrière ? Mobilité ? Spiritualité ? Famille proche ? Quels sont les piliers indispensables ?
Trouvez les points de convergence : Listez ce qui peut évoluer ou être ajusté ensemble.
Rédigez votre “vision de couple”: Comme une mini-charte : ce que vous souhaitez vivre ensemble, vos rythmes, vos valeurs, vos sacrifices possibles.
Faites-vous accompagner: Il est difficile de clarifier seul(e) ses rêves face à l’autre sans tomber dans le compromis frustré.
Le conseil prénuptial et conjugal est là pour créer un espace de dialogue lucide, sécurisant et fertile.
Conclusion inspirante
Les rêves ne sont pas incompatibles avec l’amour — mais ils doivent être nommés, respectés et partagés. Quand un couple construit en alignant ses visions, il ne subit plus les choix… il les transforme en projets communs.
À méditer :
« Le plus grand obstacle à l’amour durable n’est pas le désaccord, mais le silence sur nos vrais désirs. »
— Harville Hendrix
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